La Débâcle
La Débâcle (paragraphe n°1698)
Partie : DEUXIEME PARTIE, chapitre V
Le canon tonnait depuis six heures. En montant sur un coteau, il avait eu deux camarades tués par un obus, à côté de lui ; et, plus loin, trois autres encore étaient restés par terre, la peau trouée de balles, sans qu'on pût savoir d'où elles venaient. C'était exaspérant, cette promenade militaire, inutile et dangereuse, au travers du champ de bataille. Enfin, vers une heure, il comprit qu'on se décidait à les faire tuer au moins proprement. Toute la division Margueritte, trois régiments de chasseurs d'Afrique, un de chasseurs de France et un de hussards, venait d'être réunie dans un pli de terrain, un peu au-dessous du calvaire, à gauche de la route. Les trompettes avaient sonné " Pied à terre ! " Et le commandement des officiers retentit :