La Débâcle
La Débâcle (paragraphe n°1461)
Partie : DEUXIEME PARTIE, chapitre IV
Elle dut céder, elle s'arrêta, debout, se haussant à chaque minute, regardant au loin, dans l'entêtée résolution de continuer sa route. Ce qu'elle entendait dire autour d'elle la renseignait. Des officiers se plaignaient amèrement de l'ordre de retraite qui leur avait fait abandonner Bazeilles, dès huit heures un quart, lorsque le général Ducrot, succédant au maréchal, s'était avisé de vouloir concentrer toutes les troupes sur le plateau d'Illy. Le pis était que, le 1er corps ayant reculé trop tôt, livrant le vallon de la Givonne aux Allemands, le 12e corps, attaqué déjà vivement de front, venait d'être débordé sur son flanc gauche. Puis, maintenant que le général de Wimpffen succédait au général Ducrot, le premier plan de nouveau l'emportait, l'ordre arrivait de réoccuperBazeilles coûte que coûte, pour jeter les Bavarois à la Meuse. N'était-ce pas imbécile de leur avoir fait abandonner une position, qu'il leur fallait à cette heure reconquérir ? On voulait bien se faire tuer, mais pas pour le plaisir, vraiment !