La Débâcle
La Débâcle (paragraphe n°1325)
Partie : DEUXIEME PARTIE, chapitre III
La nuit était très sombre, à peine distinguait-elle, en bas, le pavé de la rue des Voyards, un étroit couloir obscur, étranglé entre les vieilles maisons. Au loin, du côté du collège, il n'y avait que l'étoile fumeuse d'un réverbère. Et il montait de là un souffle salpêtré de cave, le miaulement d'un chat en colère, des pas lourds de soldat égaré. Puis, dans Sedan entier, derrière elle, c'étaient des bruits inaccoutumés, des galops brusques, des grondements continus, qui passaient comme des frissons de mort. Elle écoutait, son cœur battait à grands coups, et elle ne reconnaissait toujours point le pas de son mari, au détour de la rue.