La Débâcle
La Débâcle (paragraphe n°1321)
Partie : DEUXIEME PARTIE, chapitre II
Mais la compagnie Beaudoin les avait vus, et elle les voyait toujours là. Les chassepots étaient partis d'eux-mêmes. Maurice, le premier, déchargea le sien. Jean, Pache, Lapoulle, tous les autres l'imitèrent. Il n'y avait pas eu d'ordre, le capitaine voulut arrêter le feu ; et il ne céda que sur un grand geste de Rochas, disant la nécessité de ce soulagement. Enfin, on tirait donc, on employait donc ces cartouches qu'on promenait depuis plus d'un mois, sans en brûler une seule ! Maurice surtout en était ragaillardi, occupant sa peur, s'étourdissant des détonations. La lisière du bois restait morne, pas une feuille ne bougeait, pas un Prussien n'avait reparu ; et l'on tirait toujours sur les arbres immobiles.