La Débâcle
La Débâcle (paragraphe n°1207)
Partie : DEUXIEME PARTIE, chapitre II
Le drapeau, le colonel disparurent, broyés sous une nouvelle vague, et le bataillon avançait toujours, sans savoir où, comme dans une ouate humide. On avait descendu une pente, on remontait maintenant par un chemin étroit. Puis, le cri de halte retentit. Et l'on resta là, l'arme au pied, les épaules alourdies par le sac, avec défense de bouger. On devait se trouver sur un plateau ; mais impossible encore de voir à vingt pas, on ne distinguait absolument rien. Il était sept heures, le canon semblait s'être rapproché, de nouvelles batteries tiraient de l'autre côté de Sedan, de plus en plus voisines.