La Débâcle
La Débâcle (paragraphe n°1196)
Partie : DEUXIEME PARTIE, chapitre II
Tous burent, réconciliés, réchauffés. Ce fut très gentil, cette goutte, dans le petit froid du matin, au moment de marcher à l'ennemi. Et Maurice la sentit qui descendait dans ses veines, en lui rendant la chaleur et la demi-ivresse de l'illusion. Pourquoi ne battrait-on pas les Prussiens ? Est-ce que les batailles ne réservaient pas leurs surprises, des revirements inattendus dont l'Histoire gardait l'étonnement ? Ce diable d'homme ajoutait que Bazaine était en marche, qu'on l'attendait avant le soir : oh ! un renseignement sûr, qu'il tenait de l'aide de camp d'un général ; et, bien qu'il montrât la Belgique, pour indiquer la route par laquelle arrivait Bazaine, Maurice s'abandonna à une de ces crises d'espoir, sans lesquelles il ne pouvait vivre. Peut-être enfin était-ce la revanche.