La Débâcle
La Débâcle (paragraphe n°1178)
Partie : DEUXIEME PARTIE, chapitre II
Mais Chouteau, ricanant, le hua. Il s'en fichait pas mal de son rapport ! Il se battrait ou il ne se battrait pas, à son idée ; et il ne fallait plus qu'on l'embêtât, parce qu'il n'avait pas des cartouches que pour les Prussiens. A présent que la bataille était commencée, le peu de discipline, maintenue par la peur, s'effondrait : qu'est-ce qu'on pouvait lui faire ? il filerait, dès qu'il en aurait assez. Et il fut grossier, excitant les autres contre le caporal, qui les laissait mourir de faim. Oui, c'était sa faute, si l'escouade n'avait rien mangé depuis trois jours, tandis que les camarades avaient eu de la soupe et de la viande. Mais monsieur était allé se goberger avec l'aristo chez des filles. On les avait bien vus, à Sedan.