La Débâcle
La Débâcle (paragraphe n°1041)
Partie : DEUXIEME PARTIE, chapitre I
Weiss regardait, essayait de se rendre compte. Les Français occupaient dans Bazeilles une position très forte. Bâti aux deux bords de la route de Douzy, le village dominait la plaine ; et il n'y avait, pour s'y rendre, que cette route, tournant à gauche, passant devant le Château, tandis qu'une autre, à droite, qui conduisait au pont du chemin de fer, bifurquait à la place de l'Eglise. Les Allemands devaient donc traverser les prairies, les terres de labour, dont les vastes espaces découverts bordaient la Meuse et la ligne ferrée. Leur prudence habituelle étant bien connue, il semblait peu probable que la véritable attaque se produisît de ce côté. Cependant, des masses profondes arrivaient toujours par le pont, malgré le massacre que des mitrailleuses 'installées à l'entrée de Bazeilles, faisaient dans les rangs ; et, tout de suite, ceux qui avaient passé se jetaient en tirailleurs, parmi les quelques saules, des colonnes se reformaient et s'avançaient. C'était de là que partait la fusillade croissante.