La Curée

La Curée (paragraphe n°532)

Chapitre III

Sire, cet œillet-là irait diantrement bien à nos boutonnières. Renée leva la tête. L'apparition avait disparu, un flot de foule encombrait la porte. Depuis cette soirée, elle revint souvent aux Tuileries, elle eut même l'honneur d'être complimentée à voix haute par Sa Majesté, et de devenir un peu son amie ; mais elle se rappela toujours la marche lente et alourdie du prince au milieu du salon, entre les deux rangées d'épaules ; et, quand elle goûtait quelque joie nouvelle dans la fortune grandissante de son mari, elle revoyait l'empereur dominant les gorges inclinées, venant à elle, la comparant à un œillet que le vieux général lui conseillait de mettre à sa boutonnière. C'était, pour elle, la note aiguë de sa vie.

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