La Conquête de Plassans
La Conquête de Plassans (paragraphe n°950)
Chapitre XI
Croyez-vous que Fenil me pardonne ça ? Non, jamais, n'est-ce pas ?... Lorsque Compan m'a vu arriveravec les saintes huiles, il ne voulait pas, il me criait de m'en aller. Eh bien ! c'est fait ! Je ne serai jamais curé. J'aime mieux ça. Je n'aurai pas laissé mourir Compan comme un chien... Il y avait trente ans qu'il était en guerre avec Fenil. Quand il s'est mis au lit, il me l'a dit : " Allons, c'est Fenil qui l'emporte ; maintenant que je suis par terre, il va m'assommer... " Ah ! ce pauvre Compan, lui que j'ai vu si fier, si énergique, à Saint-Saturnin !... Le petit Eusèbe, l'enfant de chœur que j'ai emmené pour sonner le viatique, est resté tout embarrassé, lorsqu'il a vu où nous allions ; il regardait derrière lui, à chaque coup de sonnette, comme s'il avait craint que Fenil pût l'entendre.