La Conquête de Plassans

La Conquête de Plassans (paragraphe n°752)

Chapitre VIII

Le prêtre haussait légèrement les épaules. Il n'ignorait pas que l'hostilité qu'il rencontrait encore venait du clergé. L'abbé Fenil tenait monseigneurRousselot tremblant sous la rudesse de sa volonté. Vers la fin du mois de mars, comme le grand vicaire alla faire un petit voyage, l'abbé Faujas parut profiter de cette absence pour rendre plusieurs visites à l'évêque. L'abbé Surin, le secrétaire particulier, racontait que " ce diable d'homme " restait enfermé pendant des heures entières avec Monseigneur, et que celui-ci était d'une humeur atroce, après ces longs entretiens. Lorsque l'abbé Fenil revint, l'abbé Faujas cessa ses visites, s'effaçant de nouveau devant lui. Mais l'évêque resta inquiet ; il fut évident que quelque catastrophe s'était produite dans son bien-être de prélat insouciant. A un dîner qu'il donna à son clergé, il fut particulièrement aimable pour l'abbé Faujas, qui n'était pourtant toujours qu'un humble vicaire de Saint-Saturnin. Les lèvres minces de l'abbé Fenil se pinçaient davantage ; ses pénitentes lui donnaient des colères contenues, en lui demandant obligeamment des nouvelles de sa santé.

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