La Conquête de Plassans

La Conquête de Plassans (paragraphe n°658)

Chapitre VII

Lorsqu'elle défendait Mouret contre les bavardages de Plassans, elle mettait dans ses paroles une vivacité soudaine, comme si elle avait eu le besoin de le défendre également contre des accusations secrètes qui montaient d'elle-même ; et elle revenait avec une inquiétude nerveuse à cette vie du dehors. Elle semblait se réfugier dans l'étroite salle à manger, dans le vieux jardin aux grands buis, prise de la peur de l'inconnu, doutant de ses forces, redoutant quelque catastrophe. Puis, elle souriait de cette épouvante d'enfant ; elle haussait les épaules, seremettait lentement à tricoter son bas ou à raccommoder quelque vieille chemise. Alors, l'abbé Faujas n'avait plus devant lui qu'une bourgeoise froide, au teint reposé, aux yeux pâles, qui mettait dans la maison une odeur de linge frais et de bouquet cueilli à l'ombre.

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