La Conquête de Plassans
La Conquête de Plassans (paragraphe n°546)
Chapitre VI
Monsieur de Condamin est leste en paroles, et je crains qu'il n'ait pas de sens moral. Il ne ménage personne, il scandalise toutes les âmes honnêtes... Enfin, je ne sais trop comment vous apprendre cela, il aurait fait, dit-on, un mariage peu honorable. Vous voyez cette jeune femme qui n'a pas trente ans, celle qui est si entourée. Eh bien ! il nous l'a ramenée un jour à Plassans, on ne sait trop d'où. Dès le lendemain de son arrivée, elle était toute-puissante ici. C'est elle qui a fait décorer son mari et le docteur Porquier. Elle a des amis, à Paris... Je vous en prie, ne répétez point ces choses. Madame de Condamin est très aimable, très charitable. Je vais quelquefois chez elle, je serais désolé qu'elle me crût son ennemi. Si elle a des fautes à se faire pardonner, notre devoir, n'est-ce pas ? est de l'aider à revenir au bien. Quant au mari, entre nous, c'est un vilain homme. Soyez froid avec lui.