La Conquête de Plassans

La Conquête de Plassans (paragraphe n°526)

Chapitre VI

Si je me permets de parler ainsi de Delangre, c'est que je le connais beaucoup. Il est diantrement fort, ce diable d'homme ! Je crois que son père était maçon. Il y a une quinzaine d'années, il plaidait les petits procès dont les autres avocats ne voulaient pas. Madame Rastoil l'apositivement tiré de la misère ; elle lui envoyait jusqu'à du bois l'hiver, pour qu'il eût bien chaud. C'est par elle qu'il a gagné ses premières causes... Remarquez que Delangre avait alors l'habileté de ne montrer aucune opinion politique. Aussi, en 52, lorsqu'on a cherché un maire, a-t-on immédiatement songé à lui ; lui seul pouvait accepter une pareille situation sans effrayer aucun des trois quartiers de la ville. Depuis ce temps, tout lui a réussi. Il a le plus bel avenir. Le malheur est qu'il ne s'entend guère avec Péqueur ; ils discutent toujours ensemble sur des bêtises.

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