La Conquête de Plassans

La Conquête de Plassans (paragraphe n°453)

Chapitre V

Vous me surprenez beaucoup... Faujas est un homme simple, il a même trop d'humilité. Ainsi, à l'église, il se charge des petites besognes que nous abandonnons d'ordinaire aux prêtres habitués. C'est un saint, mais ce n'est pas un garçon habile. Je l'ai à peine entrevu chez Monseigneur. Dès le premier jour, il a été en froid avec l'abbé Fenil. Je lui avais pourtant expliqué qu'il fallait devenir l'ami du grand vicaire, si l'on voulait être bien reçu à l'évêché. Il n'a pas compris ; il est de jugement un peu étroit, je le crains... Tenez, c'est comme ses continuelles visites à l'abbé Compan, notre pauvre curé, qui a pris le lit depuis quinze jours, et que nousallons sûrement perdre. Eh bien ! elles sont hors de saison, elles lui feront un tort immense. Compan n'a jamais pu s'entendre avec Fenil ; il faut vraiment arriver de Besançon pour ignorer une chose qui est connue du diocèse entier.

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