La Conquête de Plassans
La Conquête de Plassans (paragraphe n°268)
Chapitre III
Vous comprenez, je n'ai pas été assez bête pour l'interroger ; elle aurait filé... Sans en avoir l'air, je l'ai mise sur les choses qui pouvaient la toucher. Comme le curé de Saint-Saturnin, ce brave monsieur Compan, est venu à passer, je lui ai dit qu'il était bien malade, qu'il n'en avait pas pour longtemps, qu'on le remplacerait difficilement à la cathédrale. Elle était devenue tout oreilles, je vous assure. Elle m'a même demandé quelle maladie avait monsieur Compan. Puis, de fil en aiguille, je lui ai parlé de notre évêque. C'est un bien brave homme que monseigneur Rousselot. Elle ignorait sonâge. Je lui ai dit qu'il a soixante ans, qu'il est bien douillet, lui aussi, qu'il se laisse un peu mener par le bout du nez. On cause assez de monsieur Fenil, le grand vicaire, qui fait tout ce qu'il veut à l'évêché !... Elle était prise, la vieille ; elle serait restée là, dans la rue, jusqu'au lendemain matin.