La Conquête de Plassans
La Conquête de Plassans (paragraphe n°2610)
Chapitre XXIII
Non, certes, je ne resterai pas dans la chambre ; je ne veux pas voir des choses pareilles. Qu'elle crève sans moi ! qu'elle crève comme un chien ! Je ne l'aime plus, je n'aime plus personne... Aller chercher le petit, pour le faire assister à ça ! Et j'ai consenti ! Je m'en voudrai toute la vie... Il était pâle comme sa chemise, le chérubin. J'ai dû le porter du séminaire ici. J'ai cru qu'il allait rendre l'âme en route, tant il pleurait. C'est une pitié !... Et il est là, maintenant, à l'embrasser. Moi, ça me donne la chair de poule. Je voudrais que la maison nous tombât sur la tête, pour que ça fût fini d'un coup... J'irai dans un trou, je vivrai toute seule, je ne verrai jamais personne, jamais, jamais. La vie entière, c'est fait pour pleurer et pour se mettre en colère.