La Conquête de Plassans

La Conquête de Plassans (paragraphe n°2572)

Chapitre XXIII

En effet, l'incendie devenait superbe. Des fusées d'étincelles montaient dans de larges flammes bleues ; des trous d'un rouge ardent se creusaient au fond de chaque fenêtre béante ; tandis que la fumée roulait doucement, s'en allait en un gros nuage violâtre, pareille à la fumée des feux de Bengale, pendant les feux d'artifice. Ces dames et ces messieurs s'étaient pelotonnésdans les fauteuils ; ils s'accoudaient, s'allongeaient, levaient le menton ; puis, des silences se faisaient, coupés de remarques, lorsqu'un tourbillon de flammes plus violent s'élevait. Au loin, dans les clartés dansantes qui illuminaient brusquement des profondeurs de têtes moutonnantes, grossissaient un brouhaha de foule, un bruit d'eau courante, tout un tapage noyé. Et la pompe, à dix pas, gardait son haleine régulière, son crachement de gosier de métal écorché.

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