La Conquête de Plassans
La Conquête de Plassans (paragraphe n°256)
Chapitre III
A partir de ce moment, avec la meilleure foi du monde et sans songer à mal, il fit de ses enfants des espions qu'il attacha aux talons de l'abbé. Octave et Serge durent lui répéter tout ce qui se disait dans la ville, ils reçurent aussi l'ordre de suivre le prêtre, quand ils le rencontreraient. Mais cette source de renseignements fut vite tarie. La sourde rumeur occasionnée par la venue d'un vicaire étranger au diocèse s'était apaisée. La ville semblait avoir fait grâce " au pauvre homme, " à cette soutane râpée qui se glissait dans l'ombre de ses ruelles ; elle ne gardait pour lui qu'un grand dédain. D'autre part, le prêtre se rendait directement à la cathédrale, et en revenait, en passant toujours par les mêmes rues. Octave disait en riant qu'il comptait les pavés.