La Conquête de Plassans

La Conquête de Plassans (paragraphe n°2537)

Chapitre XXIII

C'était monsieur Péqueur des Saulaies qui avait donné l'alarme. Il y avait eu soirée à la sous-préfecture. Il se couchait, lorsque, vers une heure moins quelques minutes, il aperçut un singulier reflet rouge sur le plafond de sa chambre. S'étant approché de la fenêtre, il était resté très surpris en voyant un grand feu brûler dans le jardin des Mouret, tandis qu'une ombre, qu'il ne reconnut pas d'abord, dansait au milieu de la fumée en brandissant un sarment allumé. Presque aussitôt des flammes s'échappèrent par toutes les ouvertures du rez-de-chaussée. Le sous-préfet s'empressa de remettre son pantalon ; il appela son domestique, lança le concierge àla recherche des pompiers et des autorités. Puis, avant de se rendre sur le lieu du sinistre, il acheva de s'habiller, s'assurant devant une glace de la correction de sa moustache. Il arriva le premier rue Balande. La rue était absolument déserte ; deux chats la traversaient en courant.

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