La Conquête de Plassans

La Conquête de Plassans (paragraphe n°2489)

Chapitre XXII

Il se souvint, il descendit à la cave, recommença ses voyages. Maintenant, il remontait la provision de chauffage pour l'hiver : le charbon, les sarments, le bois. Le bûcher, sous les fenêtres, grandissait. A chaque paquet de sarments qu'il rangeait proprement, il était secoué d'une satisfaction plus vive. Il distribua ensuite le combustible dans les pièces du rez-de-chaussée, en laissa un tas dans le vestibule, un autre dans la cuisine. Il finit par renverser les meubles, par les pousser sur les tas. Une heure lui avait suffi pour cette rude besogne. Sans souliers, courant les bras chargés, il s'était glissé partout, avait tout charrié avec une telle adresse qu'il n'avait pas laissé tomber une seule bûche trop rudement. Il semblait doué d'une vie nouvelle, d'une logique de mouvements extraordinaires. Il était, dans l'idée fixe, très fort, très intelligent.

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