La Conquête de Plassans

La Conquête de Plassans (paragraphe n°2434)

Chapitre XXII

Et il ramena sur sa poitrine la veste de grosse laine grise qu'il avait mise en lambeaux aux Tulettes. Il avait à la mâchoire une profonde meurtrissure, à laquelle il portait la main, sans se rendre compte de la vive douleur qu'il éprouvait là. La grand-route restait déserte ; il ne rencontra qu'une charrette, descendant une côte, d'une allure paresseuse. Le charretier, qui dormait, ne réponditpas au bonsoir amical qu'il lui jeta. Ce fut au pont de la Viorne que la pluie le surprit. L'eau lui étant très désagréable, il descendit sous le pont se mettre à l'abri, en grondant que c'était insupportable, que rien n'abîmait les vêtements comme cela, que s'il avait su, il aurait emporté un parapluie. Il patienta une bonne demi-heure, s'amusant à écouter le ruissellement de l'eau ; puis, quand l'averse fut passée, il remonta sur la route, il entra enfin à Plassans. Il mettait un soin extrême à éviter les flaques de boue.

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