La Conquête de Plassans

La Conquête de Plassans (paragraphe n°1751)

Chapitre XVII

Cette histoire d'un mari qui attendait minuit pour tomber sur sa femme avec un bâton était surtout destinée à passionner les commères du marché. Des détails effrayants grossissaient l'histoire de jour en jour. Une dévote affirmait que Mouret était possédé, qu'il prenait sa femme au cou avec les dents, si rudement que l'abbé Faujas devait faire du pouce gauche trois croix en l'air pour l'obliger à lâcher prise. Alors, ajouta-t-elle, Mouret tombait comme une masse sur le carreau, et un gros rat noir sautait de sa bouche et disparaissait, sans que jamais on pût découvrir le moindre trou dans le plancher. Le tripier du coin de la rue Taravelle terrifia le quartier en émettant l'opinion que " ce brigand avait peut-être été mordu par un chien enragé. "

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