La Conquête de Plassans

La Conquête de Plassans (paragraphe n°1604)

Chapitre XVI

Cependant, l'abbé Faujas était aimable pour tous les visiteurs, même pour ce terrible Condamin, si inquiétant.Il s'effaçait le plus possible, parlait peu, laissait les deux sociétés se fondre, semblait n'avoir que la joie discrète d'un maître de maison, heureux d'être un trait d'union entre des personnes distinguées, faites pour se comprendre. Marthe, à deux reprises, avait cru devoir mettre les visiteurs à leur aise, en se montrant. Mais elle souffrait de voir l'abbé au milieu de tout ce monde ; elle attendait qu'il fût seul, elle le préférait grave, marchant lentement, sous la paix de la tonnelle. Les Trouche, eux, le mardi, reprenaient leur espionnage envieux, derrière les rideaux ; tandis que madame Faujas et Rose, du fond du vestibule, allongeaient la tête, admiraient avec des ravissements la bonne grâce que monsieur le curé mettait à recevoir les gens les mieux posés de Plassans.

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