La Conquête de Plassans
La Conquête de Plassans (paragraphe n°1575)
Chapitre XVI
Il était alors pris de peur, ainsi qu'un enfant auquel on parle du loup ; puis, il s'endormait en mâchant des excuses. D'ailleurs, dès le soleil levé, il faisait sa toilette d'homme grave, essuyait de son visage marbré les hontes de la nuit, mettait une certaine cravate qui, selon son expression, lui donnait " l'air calotin. " Il passait devant les cafés en baissant les yeux. A l'œuvre de la Vierge, on le respectait. Parfois, lorsque les jeunes filles jouaient dans la cour, il levait un coin du rideau, les regardait d'un air paterne, avec des flammes courtes qui flambaient sous ses paupières à demi baissées.