La Conquête de Plassans
La Conquête de Plassans (paragraphe n°1381)
Chapitre XV
Et lorsqu'il était bon, elle l'aurait remercié à deux genoux. Il se montrait souple alors, lui parlait paternellement, lui expliquait qu'elle était trop vive d'imagination. Dieu, disait-il, n'aimait pas qu'on l'adorât ainsi, par coups de tête. Elle souriait, elle redevenait belle, et jeune, et rougissante. Elle promettait d'être sage. Puis, dans quelque coin noir, elle avait des actes de foi qui l'écrasaient sur les dalles ; elle n'était plus agenouillée, elle glissait, presque assise à terre, balbutiant des paroles ardentes ; et, quand les paroles se mouraient, elle continuait sa prière par un élan de tout son être, par un appel à ce baiser divin qui passait sur ses cheveux, sans se poser jamais.