La Bête humaine

La Bête humaine (paragraphe n°519)

Chapitre III

Ce fut à petits pas réguliers que Séverine s'avança. Il y avait tout un long bout du quai à suivre, sous les yeux qui la regardaient venir ; et elle ne faiblissait pas, elle appuyait simplement son mouchoir sur ses paupières, dans la grosse douleur qu'elle venait d'éprouver, en apprenant le nom de la victime. Vêtue d'une robe de laine noire, très élégante, elle semblait porter le deuil de son protecteur. Ses lourds cheveux sombres luisaient au soleil, car elle n'avait pas même pris le temps de se couvrir la tête, malgré le froid. Ses yeux bleus si doux, pleins d'angoisse et noyés de larmes, la rendaient très touchante.

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