La Bête humaine
La Bête humaine (paragraphe n°424)
Chapitre III
Alors, comme monsieur Dabadie se décidait à parcourir la dépêche, Roubaud, dont une légère sueur mouillait la face, le regarda. Mais l'émotion à laquelle il s'attendait ne se produisait point ; le chef achevait tranquillement la lecture du télégramme, qu'il rejeta sur son bureau : sans doute un simple détail de service. Et tout de suite il continua d'ouvrir son courrier, pendant que, selon l'habitude de chaque matin, le sous-chef faisait son rapport verbal, sur les événements de la nuit et de la matinée. Seulement, ce matin-là, Roubaud, hésitant, dut chercher, avant de se rappeler ce que lui avait dit son collègue, au sujet des rôdeurs surpris dans la salle de consigne. Quelques paroles furent encore échangées, et le chef le congédiait d'un geste, lorsque les deux chefs-adjoints, celui des bassins et celui de la petite vitesse, entrèrent, venant eux aussi au rapport. Ils apportaient une nouvelle dépêche, qu'un employé venait de leur remettre, sur le quai.