La Bête humaine
La Bête humaine (paragraphe n°1672)
Chapitre X
Comme justement un train de marchandises arrivait, venant de Rouen, Misard rentra. Il avait les mains pleines de terre, ayant fouillé le bûcher ; et il était haletant, éperdu de ses recherches vaines, si enfiévré d'impuissante rage, qu'il se remit à chercher sous les meubles, dans la cheminée, partout. Le train interminable n'en finissait pas, avec le fracas régulier de ses grosses roues, dont chaque secousse agitait la morte dans son lit. Et, lui, en allongeant le bras pour décrocher un petit tableau pendu au mur, rencontra encore les yeux ouverts qui le suivaient ; tandis que les lèvres remuaient, avec leur rire.