L'Assommoir

L'Assommoir (paragraphe n°688)

Partie : Préface de l'auteur, chapitre V

Monsieur Marescot tendait de nouveau la main au zingueur, lorsque celui-ci parla des réparations, en lui rappelant sa promesse verbale de causer de cela plus tard. Mais le propriétaire se fâcha ; il ne s'était engagé à rien ; jamais, d'ailleurs, on ne faisait des réparations dans une boutique. Pourtant, il consentit à aller voir les lieux, suivides Coupeau et de Boche. Le petit mercier était parti en emportant son agencement de casiers et de comptoirs ; la boutique, toute nue, montrait son plafond noir, ses murs crevés, où des lambeaux d'un ancien papier jaune pendaient. Là, dans le vide sonore des pièces, une discussion furieuse s'engagea. Monsieur Marescot criait que c'était aux commerçants à embellir leurs magasins, car enfin un commerçant pouvait vouloir de l'or partout, et lui, propriétaire, ne pouvait pas mettre de l'or ; puis, il raconta sa propre installation, rue de la Paix, où il avait dépensé plus de vingt mille francs. Gervaise, avec son entêtement de femme, répétait un raisonnement qui lui semblait irréfutable : dans un logement, n'est-ce pas, il ferait coller du papier ? alors, pourquoi ne considérait-il pas la boutique comme un logement ? Elle ne lui demandait pas autre chose, blanchir le plafond et remettre du papier.

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