L'Assommoir

L'Assommoir (paragraphe n°609)

Partie : Préface de l'auteur, chapitre IV

Cependant, après le dîner, elle revint à la boutique du mercier. Elle dessina les lieux, sur la marge d'un journal. Et, peu à peu, elle en causait, mesurait les coins, arrangeait les pièces, comme si elle avait dû, dès le lendemain, y caser ses meubles. Alors, Coupeau la poussa à louer, en voyant sa grande envie ; pour sûr, elle ne trouverait rien de propre, à moins de cinq cents francs ; d'ailleurs, on obtiendrait peut-être une diminution. La seule chose ennuyeuse, c'était d'aller habiter la maison des Lorilleux, qu'elle ne pouvait pas souffrir. Mais elle se fâcha, elle ne détestait personne ; dans le feu de son désir, elle défendit même les Lorilleux ; ils n'étaient pas méchants au fond, on s'entendrait très bien. Et, quand ils furent couchés, Coupeau dormait déjà qu'elle continuait sesaménagements intérieurs, sans avoir pourtant, d'une façon nette, consenti à louer.

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