L'Assommoir

L'Assommoir (paragraphe n°1853)

Partie : Préface de l'auteur, chapitre XI

Les fleuristes déjeunaient sur leurs genoux, pour ne pas salir l'établi. Elles se dépêchaient d'avaler, ennuyées de manger, préférant employer l'heure du repas à regarder les gens qui passaient ou à se faire des confidences dans les coins. Ce jour-là, on tâcha de savoir où se cachait le monsieur de la matinée ; mais, décidément, il avait disparu. Madame Lerat et Nana se jetaient des coups d'œil, les lèvres cousues. Et il était déjà une heure dix, les ouvrières ne paraissaient pas pressées de reprendre leurs pinces, lorsque Léonie, d'un bruit des lèvres, du prrrout ! dont les ouvriers peintres s'appellent, signala l'approche de la patronne. Aussitôt, toutes furent sur leurs chaises, lenez dans l'ouvrage. Madame Titreville entra et fit le tour, sévèrement.

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