Germinal
Germinal (paragraphe n°888)
Partie : Deuxième partie, chapitre V
Lentement, Catherine et Chaval était passés. Ils ne se savaient point guettés de la sorte, lui la retenait pour la baiser derrière l'oreille, tandis qu'elle recommençait à s'attarder sous les caresses, qui la faisaient rire. Resté en arrière, Etienne était bien obligé de les suivre, irrité de ce qu'ils barraient le chemin, assistant quand même à ces choses dont la vue l'exaspérait. C'était donc vrai, ce qu'elle lui avait juré le matin : elle n'était encore la maîtresse de personne ; et lui qui ne l'avait pas crue, qui s'était privé d'elle pour ne pas faire comme l'autre ! et lui qui venait de se la laisser prendre sous le nez, qui avaitpoussé la bêtise jusqu'à s'égayer salement à les voir ! Cela le rendait fou, il serrait les poings, il aurait mangé cet homme, dans un de ces besoins de tuer où il voyait rouge.