Germinal

Germinal (paragraphe n°382)

Partie : Première partie, chapitre V

Maintenant, autour d'eux, la vie souterraine grondait, avec le continuel passage des porions, le va-et-vient destrains, emportés au trot des chevaux. Sans cesse, des lampes étoilaient la nuit. Ils devaient s'effacer contre la roche, laisser la voie à des ombres d'hommes et de bêtes, dont ils recevaient l'haleine au visage. Jeanlin, courant pieds nus derrière son train, leur cria une méchanceté qu'ils n'entendirent pas, dans le tonnerre des roues. Ils allaient toujours, elle silencieuse à présent, lui ne reconnaissant pas les carrefours ni les rues du matin, s'imaginant qu'elle le perdait de plus en plus sous la terre ; et ce dont il souffrait surtout, c'était du froid, un froid grandissant qui l'avait pris au sortir de la taille, et qui le faisait grelotter davantage, à mesure qu'il se rapprochait du puits. Entre les muraillements étroits, la colonne d'air soufflait de nouveau en tempête. Ils désespéraient d'arriver jamais, lorsque, brusquement, ils se trouvèrent dans la salle de l'accrochage.

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