Germinal
Germinal (paragraphe n°3015)
Partie : Septième partie, chapitre V
Et l'affreuse vie commença. Ni Chaval ni Etienne n'ouvraient la bouche, assis par terre, à quelques pas. Sur la remarque du premier, le second éteignit sa lampe, un luxe de lumière inutile ; puis, ils retombèrent dans leur silence. Catherine s'était couchée près du jeune homme, inquiète des regards que son ancien galant lui jetait. Les heures s'écoulaient, on entendait le petit murmure de l'eau montant sans cesse ; tandis que, de temps à autre, des secousses profondes, des retentissements lointains annonçaient les derniers tassements de la mine. Quand la lampe se vida et qu'il fallut en ouvrir une autre, pour l'allumer, la peur du grisou les agita un instant ; mais ils aimaient mieux sauter tout de suite, que de durer dans les ténèbres ; et rien ne sauta, il n'y avait pas de grisou. Ils s'étaient allongés de nouveau, les heures se remirent à couler.