Germinal (paragraphe n°2802)
Partie : Septième partie, chapitre II
Souvarine était demeuré debout, près de L'Avantage, à l'angle de la route. Depuis une demi-heure, il regardait les charbonniers qui retournaient au travail, confus dans l'ombre, passant avec leur sourd piétinement de troupeau. Il les comptait, comme les bouchers comptent les bêtes, à l'entrée de l'abattoir ; et il était surpris de leur nombre, il ne prévoyait pas, même dans son pessimisme, que ce nombre de lâches pût être si grand. La queue s'allongeait toujours, il se raidissait, très froid, les dents serrées, les yeux clairs.