Germinal
Germinal (paragraphe n°2562)
Partie : Sixième partie, chapitre IV
Dès que Jeanlin reparut avec de la lumière, Etienne le consulta, car l'enfant avait fouillé ces anciens travaux, jusqu'aux fentes où les hommes ne pouvaient passer. Ils repartirent, ils traînèrent le mort près d'un kilomètre, par un dédale de galeries en ruine. Enfin, le toit s'abaissa, ils se trouvaient agenouillés, sous une roche ébouleuse, que soutenaient des bois à demi rompus. C'était une sorte de caisse longue, où ils couchèrent le petit soldat comme dans un cercueil ; ils déposèrent le fusil contre son flanc ; puis, à grands coups de talon, ils achevèrent de casser les bois, au risque d'y rester eux-mêmes. Tout de suite, la roche se fendit, ils eurent à peine le temps de ramper sur les coudes et sur les genoux. Lorsque Etienne se retourna, pris du besoin de voir, l'affaissement du toit continuait, écrasait lentement le corps, sous la poussée énorme. Et il n'y eut plus rien, rien que la masse profonde de la terre.