Germinal
Germinal (paragraphe n°2500)
Partie : Sixième partie, chapitre III
Etienne n'avait eu que le temps de parer le premier coup avec son bras. La laine du tricot fut coupée par l'épaisse lame, une de ces lames qu'une virole de cuivre fixe dans un manche de buis. Déjà, il avait saisi le poignet de Chaval, une lutte effrayante s'engagea, lui se sentant perdu s'il lâchait, l'autre donnant des secousses, pour se dégager et frapper. L'arme s'abaissait peu à peu, leurs membres raidis se fatiguaient, deux fois Etienne eut la sensation froide de l'acier contre sa peau ; et il dut faire un effort suprême, il broya le poignet dans une telle étreinte, que le couteau glissa de la main ouverte. Tous deux s'étaient jetés par terre, ce fut lui qui le ramassa, qui le brandit à son tour. Il tenait Chaval renversé sous son genou, il menaçait de lui ouvrir la gorge.