Germinal
Germinal (paragraphe n°1878)
Partie : Cinquième partie, chapitre II
Elle repartit, poussant une berline vide. Le pis était que, dans cette voie de fond, une autre cause se joignait au voisinage du Tartaret, pour rendre la chaleur insoutenable. On côtoyait d'anciens travaux, une galerie abandonnée de Gaston-Marie, très profonde, où un coup de grisou, dix ans plus tôt, avait incendié la veine, qui brûlait toujours, derrière le « corroi », le mur d'argile bâti là et réparé continuellement, afin de limiter le désastre. Privé d'air, le feu aurait dû s'éteindre ; mais sans doute des courants inconnus l'avivaient, il s'entretenait depuis dix années, il chauffait l'argile du corroi comme on chauffe les briques d'un four, au point qu'on en recevait au passage la cuisson. Et c'était le long de ce muraillement, sur une longueur de plus de cent mètres, que se faisait le roulage, dans une température de soixante degrés.