Germinal
Germinal (paragraphe n°1382)
Partie : Quatrième partie, chapitre II
Ah ! nous y voilà ! cria monsieur Hennebeau. Je l'attendais, cette accusation d'affamer le peuple et de vivre de sa sueur ! Comment pouvez-vous dire des bêtises pareilles, vous qui devriez savoir les risques énormes que les capitaux courent dans l'industrie dans les mines par exemple ? Une fosse tout équipée, aujourd'hui, coûte de quinze cent mille francs à deux millions ; et que de peine avant de retirer un intérêt médiocre d'une telle somme englouties ! Presque la moitié des sociétés minières, en France, font faillite... Du reste, c'est stupide d'accuser de cruauté celles qui réussissent. Quand leurs ouvriers souffrent, elles souffrent elles-mêmes. Croyez-vous que la Compagnie n'a pas autant à perdre que vous, dans la crise actuelle ? Elle n'est pas la maîtresse du salaire, elle obéit à la concurrence, sous peine de ruine. Prenez-vous-en aux faits, et non à elle... Mais vous ne voulez pas entendre, vous ne voulez pas comprendre !