Il y eut d’abord un recul, un profond silence. Les grévistes restaient dans l’étonnement de ce coup de force. Puis, un cri monta, exigeant les prisonniers, réclamant leur liberté immédiate. Des voix disaient qu’on les égorgeait là-dedans. Et, sans s’être concertés, emportés d’un même élan, d’un même besoin de revanche, tous coururent aux tas de briques voisins, à ces briques dont le terrain marneux fournissait l’argile, et qui étaient cuitessur place. Les enfants les charriaient une à une, des femmes en emplissaient leurs jupes. Bientôt, chacun eut à ses pieds des munitions, la bataille à coups de pierres commença.