Mais on marchait, on marchait toujours, péniblement, d’un pas déjà alourdi qui se fatiguait vite. Dans le malaise de cette étape, on sentait de partout l’ennemi approcher, de même qu’on sent monter l’orage, avant qu’il se montre au-dessus de l’horizon. Des ordres sévères étaient donnés pour la bonne conduite de l’arrière-garde, et il n’y avait plus de traînards, dans la certitude où l’on était que les Prussiens, derrière le corps, ramassaient tout. Leur infanterie arrivait, d’une marche foudroyante, tandis que les régiments français, harassés, paralysés, piétinaient sur place.